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Les services secrets chinois

de MAO à nos jours                              de MAO à Xi JINPING

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En 2008, contrairement aux promesses faites à l’opinion publique internationale et au Comité olympique, les JO n’ont pas servi d’opportunité pour assouplir la politique interne en Chine, voire entrouvrir la porte de la démocratie : c’est un tour de vis supplémentaire qui s’est imposé. Tibétains, Ouïgours du Xinjiang, Mongols, syndicalistes ou cyber-dissidents de tous poils furent réprimés comme rarement depuis le massacre de la place Tiananmen vingt ans plus tôt.

Donc, les jeux Olympiques se sont admirablement déroulés du point de vue des responsables des services de sécurité et de renseignement chinois. Si l’on excepte la crise tibétaine et la bataille contre le séparatisme ouïgour au Xinjiang, ce défi que la Chine s’était jeté à elle-même a connu une issue heureuse.

À cette occasion, les diverses agences qu’on appelle les « organes de travail spécial » ( 特务工作机构 – tewu gongzuo jigou) ont bénéficié de budgets et de moyens considérables. Leur image a été confortée dans les médias chinois, à l’égard de la population locale, mais aussi, paradoxalement, vis-à-vis des agences de renseignement étrangères qui ont coopéré avec Pékin dans la sécurité antiterroriste.

La communauté chinoise du renseignement aura vécu cet événement comme un test sans précédent lui permettant de passer à une étape supérieure de son développement et d’accompagner le rayonnement stratégique et économique de la Chine. Ce fut même l’occasion d’effectuer une grande mutation tant dans le domaine du contrôle des populations à l’heure de la technologie de l’information, que dans la mise en forme d’outils de connaissance stratégique du monde extérieur. En ayant fini avec les JO, Geng Huichang [ 耿惠昌 ], le patron du Guoanbu, a pu se repositionner dans les domaines qui lui sont chers du renseignement stratégique et économique. De ce point de vue, il aura été plus à l’aise dans la préparation de l’Exposition universelle de Shanghai de 2010 où les barbouzes chinoises auront été rodées pour l’accueil des visiteurs et hommes d’affaires qui sont une cible prioritaire.

On a également constaté que pendant les JO, des équipes mixtes des deux services Gonganbu et Guoanbu travaillaient ensemble dans l’antiterrorisme au développement exponentiel et ont souvent confondu leur action avec celle de la contre-insurrection dans le domaine social. De même, le secteur des Polices armées populaires, dépendant de la Commission militaire centrale du PCC, – qui se sont illustrées à Paris par sa garde prétorienne de la flamme olympique -, possèdent désormais un secteur contre-espionnage et contre-terrorisme nouveaux.

Sur tout le parcours de la flamme à travers le monde, les services chinois avaient montré leur savoir-faire en mobilisant les associations d’étudiants « patriotiques », de même qu’en menant d’importantes campagnes, – via YouTube, FaceBook, etc. -, pour protester sur la façon dont les médias couvraient les événements.


Dans les ambassades chinoises, par exemple à Tôkyô où les services spéciaux japonais en ont communiqué les détails à leurs homologues français, le conseiller responsable du secteur de l’Education gérait l’interface avec l’antenne du Guoanbu pour galvaniser les étudiants chinois à travers tout l’archipel.

Concernant la France, même scénario. À ceci près que Pékin avait dû revoir son dispositif diplomatique tout comme celui du renseignement politique pour comprendre pourquoi, à leur avis, le président français, Nicolas Sarkozy, avait ouvert un boulevard aux manifestants pro-Tibet hostiles au passage de la flamme olympique à Paris.


Identifié dans la première édition de ce livre Les Services secrets chinois, de Mao aux JO, comme poids lourd du renseignement à Paris, le conseiller politique de l’ambassade s’était retrouvé sur la sellette parce qu’il avait pris la direction des opérations à Paris le 7 avril 2008, en faisant « perdre la face » aux services de la Préfecture de Police et en abrégeant le parcours de la flamme qui
devait se rendre à l’Hôtel de Ville dont les façades arboraient des slogans pro-Tibétains.

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